De
Catherine :
1/
Consigne
Prenant
inspiration sur le poème de James SACRE, composez quelques vers mettant en
relation un paysage avec un visage. Vous pouvez vous contentez d'une partie du
visage ou étendre la comparaison à toute la personne.
Dans le
bleu silencieux du monde
Tu étends
tes grands bras
Autour des
arbres qui renaissent
Le souffle
de ta lèvre à leur sève collé
Lente
respiration des branches (hortensias et lilas)
Le temps
d'un été sourire de paille
Dans le
jardin laissé à l'abandon
Tes pas
donnent des ailes aux nuages
Qui
apparaissent, disparaissent
Dans le
ciel soudain vide, tes larmes bleues
Caressent
la nacre ancienne (velours et porcelaine)
Un banc
figé sur le temps qui passe
Les nuages
en fuite les sables renversés
Et le
coeur des tiges tresse
Des rubans
et des mots
Qui
s'épellent dans le vent
L'herbe
nue demeure au fond du ravin
Une aube
se lève dans ta bouche
2/
Consigne
Poème-conte
: Un paysage : les rives du Rhin, un homme : un batelier qui redit un conte.
Imaginez
semblable situation et laissez-vous emporter par les fées!
Mon filet
est lourd d'une vase sombre
Ecoutez le
vent qui entre dans la voile
S'engouffre
et me ferme les yeux
J'ai rêvé
d'un assaut de belles endormies
Sur des
eaux déchaînées
Prisonnier
de leur chant lyrique
Dans la
pâleur des rouleaux
Je
titubais si fort parmi les rafales incessantes
Qu'il
fallut me mettre des liens de lierres et de pierre
Une joie
guerrière semait ses lumières
L'écume
noire au visage, je tremblais
D'une
fièvre de nuit épuisant l'infini
Quand
soudain, tous les vents apaisés
Je vis au
fond du filet une écorce de ciel
Qui
semblait attendre un souffle de moi
La source
première de l'aurore
3/
Consigne
Un élément
naturel : pluie, vent, orage, soleil, brume, à votre guise.
Quelques
effets de cet élément naturel sur votre maison, votre cabane…Jouez de vos
souvenirs.
Il n'est
pas interdit d'être joyeux
Dans les
draps blancs froissés
Chaque
jour j'invente une cabane
Aube blanche
Nappe de brume
Sable clair
Sur la
route des confins
Le corps
de neige
Poudre les chemins noirs
Gerce les creux du sillon
Pénètre la boue du ravin
Se couvre de glaise
Eclaire le
visage
Visage
s'enracine
Fouillis de plis palpite
Dominante en son heure
Une anse de couleurs
De Colette:
1- en s'inspirant du poème de James SACRE 'Ecrire pour t'aimer', lier
Paysage-Visage
Voyage
dans l'eau de tes
yeux,
un
paysage de midi près d'un ruisseau,
il coule
sur des galets magnifiés par la lumière.
dans le pli de ton
oreille,
le
timbre d'une musique qui claironne, éclabousse
s'atténue,
s'éloignant ou peut-être s'essoufflant.
dans l'ombre de ta
lèvre,
des
mots retenus par le fil d'un sourire
explosent
en rires de bonheur et contagieux fou-rire.
dans le pli de ton
cou,
le
battement de la vie accéléré par l'émotion
et
la chaleur dans cet espace partagé.
dans le flot de
tes cheveux,
l'odeur
de tous les jardins, de tant de lieux parcourus,
promesses
d'autres sur le fil d'une nouvelle vie
comme si on ne la
savait pas fragile et incertaine
ou parce qu'on la
sait fragile et incertaine
Dans l'instant
Un instant plus
bref que l'éclair
une durée de temps
imperceptible
amène le souvenir
d'un visage oublié
écho endormi d'un
fou-rire partagé
dans quel lieu, à
quelle date, pourquoi ?
Etrange
ressouvenance...
Mystère de la
durée de l'instant ? de l'éclair ?
d'une lumière
pénétrant la mémoire ?
qui dira comment ce
temps si court
est un moment de
vie intense
qui ramène tout ce
qui est à sa portée
écouter, voir,
sentir, ressentir, retrouver
une voix, un
contact, une senteur, une odeur
et cristallise
cette nacre en perle de souvenir ?
Du neuf à tout
instant
l'usé et l'oublié
alliés
paysages
recomposant
lointain et récent
Vitrail éblouissant
2- poème (conte) inspiré du poème d'Apollinaire 'Mon verre est plein d'un vin trembleur
comme une flamme' (Alccols)
Au coeur de la nuit
Entre les quais
un glissement
d'eau lourde et
noire
une mélopée
plainte écorchée
à en râle-mourir
à décrocher
un rêve sans
souvenir
hurler un
cauchemar
l'homme a trop bu
n'a pas entendu
le verre qui se
brisait
ne sait plus ce qu'il cherche
en proie au
vertige
la barque le porte
la barque l'emporte
à risque-naufrage
jusqu'au bout de
sa nuit.
Cristal
De la note cristalline lancée si haut
les harmoniques ont roulé
explosant le verre dans un éclat de rire
dans l'instant le vin s'est figé
et s'égoutte comme une vie qui s'éteint
Chassant d'une main pesante
des ombres qui s'estompent
en vagues lourdes de fatigue
les rêves étoilés de la nuit d'Arles
enroulent l'aigreur du vin et du petit matin.
3- en s'inspirant d'un poème de Reverdy 'Il reste toujours quelque chose' (La Lucarne ovale 1916)
Il reste toujours une trace
Les maisons gardent le souvenir de ceux qui sont passés
Tous
ont laissé une trace
Les maisons observent le silence sur ceux qui sont partis
Sans
vouloir laisser de trace
Les maisons portent les cicatrices de ceux qui les ont blessées
Traces
souvent illisibles
Leurs murs sont à l'écoute, peaux tendues comme cuirs
gardant
l'écho de vaines disputes
des
chuchotements de tendresse
Leurs portes s'ouvrent et se ferment laissant passer les orages
elles
claquent parfois violemment
lancées
par les colères ou les urgences
un éclat de peinture décroché, une fissure s'ouvre
ce qui reste de la dernière rupture est bien peu visible
la maison n'est pas ébranlée, c'est une trace de plus.
De Monika:
1)ALEP
De Monika:
1)ALEP
Depuis longtemps
Les vallées arides
Son regard stoïque
Attend
L’inévitable
La poussière enveloppe
Tendrement
La silhouette imposante
comme linceul
Il est débout à bout
Méconnaissable
Par vos jours meilleurs
L'odeur
De la gueule du loup
Est intenable
Le silence aussi
2) UN DIMANCHE DANS LE 78
Ma tasse est remplie de mare de café et je
distingue au fond la route de Bailly.
Ma voiture s'est transformée en citrouille
s'avançant majestueusement sur l’asphalte.
»Punaises, les travaux de
l'église de St-Vigor, on en a marre de payer!"Les sept Nains de St- Nom-
la- Bretèche déballent leurs outillages sur la route en signe de désaccord.
La fée de la forêt de Marly
continue à défiler sur les champs des navets d’hiver au bord de la départementale
en distribuant des financiers « Made in France » de sa corbeille
céleste
Pendant que sous un ciel
bleu affirmé, je compte les étoiles à main nue que le chat de ma voisine attrape
au passage.
3) DESARROI
Tes yeux détournés
Pourtant
Le ciel d’hiver
Donne le meilleur
Les arbres mis
A nu généreusement
Ton silence me pèse
Soudain
Je traverse le brouillard
Je traverse le brouillard
Sans gyrophares
De toute façon
Tu ne les regarderas pas
4) A LA MONTAGNE
« A
nous les enfants ! » hurlent les éclairs
« Ah non ! « rétorquent les
tonnerres
Coincé sous cette dispute
Dans ma voiture flamboyante neuve
Elle ne rend qu’un « bip » lamentable
La grêle s’abat enfin
J’ai peur de m’y noyer